Composer, acte de création s’il en est : composer un texte, composer un poème, composer un tableau, composer de la musique… Composer du latin componere (cum « avec » et ponere « placer ») et donc littéralement « poser ensemble, placer ensemble ». La création repose donc sur un faisceau d’éléments, d’idées parfois diffuses avec ou sans but précis mais qui nécessitent toutes d’être rassemblées pour pouvoir être aboutie. Parfois la forme en fige la composition, parfois la composition est libre. Prenons le cas d’un poème, plusieurs solutions s’offrent à nous, partir d’une émotion ou d’un ensemble d’émotions et les coucher sur le papier à la manière des surréalistes, sorte de cadavre exquis à une seule main, la nôtre, une idée en enchainant une autre. En laissant libre cours à son imagination, nous avons placé ensemble ces idées. Libre à nous de réarranger ou pas ces idées en octosyllabes, alexandrins, quatrains, etc. A noter et c’est un déjà un vieux débat chez tous les artistes, que toute forme académique restreint à priori le champ des libertés mais une argumentation à s’essayer à la forme, c’est d’abord que la culture est un héritage et repose sur sa transmission, il est donc bon de comprendre le cheminement de nos aînés avant de trouver son propre langage – création et langage, cela pourrait faire l’objet d’un prochain article – et puis en nous poussant dans nos retranchements la forme fait émerger de nouvelles idées. Mais encore une fois il n’est pas un artiste qui ne se soit essayé à s’affranchir de la forme. Une autre possibilité serait de partir de la forme, voulant écrire un quatrain d’alexandrins (quatre vers de 12 pieds ou syllabes chacun) on poserait alors une série de rimes qui nous plairait et on chercherait des vers avec ces rimes. On voit bien que le cheminement et le résultat sera tout à fait différent. Il peut être également amusant de mêler ces différentes formes. Nous pouvons être ou ne pas être satisfait du résultat, en cela nous restons seul juge de nos créations car souvenons-nous, nous nous heurtons toujours au regard du public et en l’occurrence le premier public, c’est nous. Rien n’est jamais figé, le processus de création n’est terminé que lorsqu’on a décidé de passer à la prochaine création…
To compose is an act of creation. To compose a text, to compose a poem, to compose a painting, to compose music … To compose comes from the Latin componere (cum « with » and ponere « to place ») and thus literally « to place together « . Creation is therefore based on a bundle of elements, ideas that are sometimes diffuse with or without a specific goal, but all of which need to be brought together in order to be complete. Sometimes the form freezes the composition; sometimes the composition is free of form. Take the example of a poem, several solutions are available to us, start from an emotion or a set of emotions and put them on paper in the manner of the surrealists, a kind of “exquisite cadaver” with one hand, ours, an idea chaining another. By giving free rein to his imagination, we have placed these ideas together. Up to us to rearrange or not these ideas in octosyllables, alexandrines, quatrains, etc. – French form of poetry, I am not a specialist but I suppose there are equivalent in English. This is already an old debate among all the artists; any academic form seems to restrict the scope of freedoms. An argumentation nevertheless to try academic forms, it is first that culture is a legacy and relies on its transmission. Therefore, it is good to understand the path of our elders before finding his own language – creation and language – this could be the subject of a future article. Then pushing us in our entrenchments, the academic form brings out new ideas. But once again there is not an artist who has not tried to free himself from the academic form. Another possibility would be to take the academic form as a starting point, wanting to write a quatrain of alexandrines (four verses of 12 feet or syllables each) we would then take a series of rhymes that we would like and we would look for verses corresponding to these rhymes. We can see that the journey and the result will be quite different. It can also be fun to mix these different processes. We may or may not be satisfied with the result, in this we remain the only judge of our creations because we have to remember, we always meet the public eye and in this case the first audience, it’s us. Nothing is ever fixed, the process of creation is finished only when we decided to move on to the next creation …